De la colonisation française à la France d’aujourd’hui et aux querelles avec l’Italie
C’est dans le cadre des Grandes Découvertes de la fin du XVe siècle que la domination européenne sur le monde commence. La France participe graduellement à cette conquête du monde, jusqu’à devenir à la fin du XIXe siècle le deuxième empire colonisateur derrière le Royaume-Uni.
La Seconde Guerre Mondiale marque un véritable tournant, les idées de liberté et d’autodétermination des peuples présentes dans la charte des Nations Unies et dans la Déclaration des droits de l’homme poussent les populations dominées à se détacher de la tutelle d’un continent qui a perdu sa puissance et sa crédibilité.
La conférence de Bandoeng symbolise l’accomplissement de l’independence du continent asiatique et le début de la vague de décolonisation de l’Afrique. On pourrait se demander si encore aujourd’hui la France exerce-t-elle une certaine influence sur ses anciennes colonies.
À partir de 1870, le phénomène colonial connaît un nouvel essor et de nouvelles caractèristiques, la domination devient plus totale et englobe toutes les sphères de la vie des populations coloniseés. Les colonies sont censées fournir des matières premières et représenter des débouchés pour les puissances colonisatrices qui visent à affirmer leur prestige et leur pouvoir sur la scène internationale. Mais des facteurs idéologiques sont aussi en jeu: l’impérialisme européenne se présente comme la lutte de la civilisation contre la barbarie au nom du progrès.
L’Empire français s’étend essentiellement en Afrique: Maghreb et Afrique noire; et en Indochine. Lors de la Seconde Guerre mondiale et la victoire sur le nazisme, aucours de laquelle les peuples coloniaux ont joué un rôle important, les revendications anticolonialistes se font plus fortes au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le mouvement des indépendances est en marche.
La guerre d’indépendance d’Indochine débute en 1946 et aboutit à la conférence de Genève, en juillet 1954, qui ètabli la division provisoire du Vietnam en deux états: au Nord une République dirigée par un gouvernement communiste et au Sud une République philo-occidentale. L’indépendance du Laos et du Cambodge, proclamée en 1953, est définitivement reconnue. La France s’accroche désespérément à ses colonies maghrébines mais en 1956 le Maroc et la Tuinisie obtiennent l’indépendance.
La question de l’Algérie est plus délicate, elle a été conquise par la France à partir de 1830 et elle était habitée par plus d’un million de français, les soi-disant pieds noirs. Le gouvernement de la IVe République est incapable de faire face aux mouvements insurrectionnels dirigés par le Front de libération nationale algérien. Le général de Gaulle, retiré de la politique depuis 1946, est rappelé au pouvoir pour résoudre la crise. Les négociations pour l’indépendance aboutissent aux accords d’ Èvian en 1962.
Luigi Di Maio, vice-premier ministre italien et leader du mouvement populiste Cinq Étoiles, a accusé le gouvernement français d’appauvrir les économies des anciennes colonies françaises en Afrique à travers le franc CFA et d’encourager la migration en Europe.
Au moment des independances,les ex-colonies françaises conservent une monnaie unique: le franc CFA qui est utilisé en deux zones: l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le franc CFA est géré en dernier ressort par la France qui a pour mission d’assurer la parité entre les deux monnaies. Depuis 1999, le franc CFA est arrimé à l’euro. Un fonctionnaire français siège au conseil d’administration des deux banques centrales, ce qui suggère que la France conserve au moins une certaine influence sur le processus décisionnel. Paris soutient que le maintien ou non d’un pays dans la zone CFA est du ressort de la souveraineté de chaque pays. Quant à la corrélation avec l’immigration, la plupart des flux migratoires en méditerranée ne proviennent pas des 14 pays qui utilisent le franc CFA, dont 12 sont d’anciennes colonies françaises.
Une grande partie des préoccupations concernant le franc CFA ont trait à la façon dont il limite les leviers économiques que les pays africains peuvent utiliser. Ils ne peuvent pas fixer leurs propres taux d’intérêt, par exemple. Mais il est difficile de dire si l’accord entre les 14 pays et la France a eu un impact négatif sur leurs économies respectives.